Trouble obsessionnel-compulsif
L’Organisation mondiale de la santé (OMS, 2008) identifie le trouble obsessionnel-compulsif (TOC) comme une cause principale d’invalidité dans le monde. Le TOC affecte 3% de la population générale, incluant des enfants, des adolescents et des adultes. Il est la quatrième maladie mentale la plus fréquente dans le monde.
Le TOC ne fait pas de discrimination. Il touche les enfants/adolescents, les adultes, les hommes, les femmes, ainsi que les membres de différentes origines ethniques et de niveaux socio-économiques variés. Son taux de prévalence est similaire à l’échelle mondiale.
Cercle vicieux du TOC
Les individus souffrant d’un TOC ont des pensées et/ou des images récurrentes, survenant de façon involontaire (obsessions), qui engendrent souvent une détresse émotionnelle intense, telle la peur, l’anxiété, la culpabilité et la honte. Ces sentiments sont généralement vécus comme étant incontrôlable par la personne qui en souffre. De nombreux individus souffrant d’un TOC éprouvent également un besoin irrépressible d’effectuer des actes répétitifs (rituels) dans le but de faire cesser les obsessions et de réduire la détresse, tels que le nettoyage, le lavage, la vérification, le comptage ou l’ordre.
Bien que les rituels puissent diminuer temporairement la détresse, ceux-ci aggravent généralement les symptômes obsessionnels puisqu’ils deviennent plus récurrents et beaucoup moins efficaces pour apaiser les obsessions. À mesure que le cycle d’obsessions et de rituels s’intensifie, le TOC interfère de plus en plus avec les soins personnels, la productivité, les relations interpersonnelles et la qualité de vie de la personne qui en souffre.
Symptômes souvent associés au TOC
Les obsessions et les compulsions incluent les thèmes suivants : la contamination, les peurs de la maladie, la vérification, la violence, les préoccupations morales, les préoccupations sexuelles/religieuses, l’ordre/la symétrie, etc. Voici quelques exemples de thèmes:
RELIGION
Les obsessions religieuses comportent des pensées angoissantes qui sont contraires aux valeurs ou croyances de la personne, ou elles sont des images perçues comme étant “impures” (e.g., Et si je hurlais des mots obscènes durant le service au lieu de prier?”). La personne diagnostiquée avec un TOC peut avoir de la difficulté à croire que ses pensées/images proviennent du TOC et qu’elles n’ont aucune implication religieuse.
SEXUALITÉ
Les obsessions sexuelles comprennent des pensées angoissantes à propos d’actes sexuels avec des partenaires inappropriés (e.g., “Et si j’agressais sexuellement une jeune fille ou un enfant?”). La personne diagnostiquée avec un TOC peut avoir un sentiment d’irréalité et se dire : “une telle pensée est autant mauvaise qu’une action… cette pensée signifie que je pourrais être à risque de le faire… ou elle signifie qu’il y a quelque chose de mauvais en moi”. La personne diagnostiquée avec un TOC peut avoir de la difficulté à croire que ses pensées/images proviennent du TOC et qu’elles n’ont aucune implication sexuelle.
VIOLENCE
Les obsessions agressives ou dangereuses comportent des pensées ou des images de blesser d’autres personnes (e.g., “Et si je poussais une personne âgée devant un autobus en mouvement … Et si je donnais un coup de couteau à ma petite sœur?”) ou qu’un malheur peut arriver aux membres de sa famille ou à ses amis (e.g., “Mes parents seront tués par un inconnu parce que je n’ai pas verrouillé la porte correctement.”). La personne diagnostiquée avec un TOC peut avoir de la difficulté à croire que ses pensées/images proviennent du TOC et qu’elles sont sans danger réel pour les autres.
Les troubles liés au TOC
Le trouble de dysmorphie corporelle
Les individus souffrant d’un trouble de dysmorphie corporelle rapportent des croyances irréalistes et inquiétantes à propos d’un ou des aspect(s) simple(s) ou multiple(s) de leur apparence physique. Ce trouble est souvent associé à des rituels de vérification, à l’évitement de situations sociales et à de multiples conséquences sur le fonctionnement psychosocial, incluant le refus scolaire. La difficulté principale de la personne qui en souffre est qu’elle n’arrive pas à croire que les défauts corporels qu’elle perçoit sont exagérés. Certaines personnes atteintes de ce trouble désirent effectuer des chirurgies inutiles pour ‘‘corriger’’ les déformations perçues. Il importe d’effectuer une évaluation et un traitement spécialisés avant d’envisager des interventions chirurgicales pour le trouble de dysmorphie corporelle.
Le trouble d’accumulation compulsive
Le trouble d’accumulation compulsive se caractérise par une difficulté persistante à se départir de possessions, peu importe leur valeur réelle, et par de l’accumulation excessive. Les biens gardés encombrent l’espace de vie à un point tel que l’utilisation fonctionnelle de l’espace n’est plus possible. Par exemple, l’individu ne sera plus en mesure de préparer les repas dans sa cuisine, de dormir dans son lit, ou d’utiliser d’autres espaces. Des conditions insalubres et un risque d’incendie peuvent survenir. Ce trouble possède d’autres caractéristiques fréquentes, dont de l’évitement, de l’indécision, le perfectionnisme, des difficultés d’organisation et de planification et un attachement excessif aux possessions. L’accumulation compulsive non traitée se dégrade progressivement.
La trichotillomanie
La trichotillomanie ou l’arrachage compulsif des cheveux se développe généralement pendant la puberté et est associé à une détresse significative et à un impact fonctionnel sur le plan social et scolaire. L’arrachage des cheveux peut toucher une seule ou plusieurs parties du corps, incluant la tête, les sourcils, les cils ou autres parties du corps. Dans les cas les plus sévères, des plaques chauves et la perte complète de cils sont observés. Les sources de stress variées, telles que celles liées à l’école ou aux relations interpersonnelles, peuvent exacerber les symptômes. Des effets négatifs sur la croissance et la qualité des cheveux peuvent également survenir dans les cas les plus sévères.
Le trouble d’excoriation compulsive
Le trouble d’excoriation compulsive implique de se gratter la peau de façon répétée pendant une période de temps significative, habituellement plusieurs heures par jour. Ce trouble peut être secondaire à une condition dermatologique, comme l’acné, et s’étendre à plusieurs sites cutanés. Les sources de stress variées, telles que celles liées à l’école ou aux relations interpersonnelles, peuvent exacerber les symptômes. Une proportion significative d’étudiants rapporte avoir de la difficulté à étudier et s’absenter d’activités scolaires ou sociales conséquemment à ce trouble.
Pour de plus amples informations sur le TOC, consultez: www.ICTOC.ca